peur du vide

Je "sens l'écurie", comme dirait ma maman... Non, je vous promets, j'ai pas fait l'impasse sur la douche pour cause de travail trop prenant! (L'expression fait bel et bien référence aux chevaux qui reconnaissent la dernière partie du chemin du retour -ici on raconte même des histoires de vieux paysans qui rentraient du bistrot ronflant dans leur char, en se laissant ramener par leur cheval qui connaissait la route pour rentrer et n'avait pas trop bu, lui... j'adore ces petites légendes de la campagne!). 

Bref, j'ai toujours pas fini mon mémoire, et plus je vois le bout, plus c'est long, et même un peu insurmontable... et en même temps, je sens que je n'avance pas assez vite parce que j'ai peur du vide... comme souvent... je ne finis presque jamais les livres, en général je laisse une ou deux pages en plan, pareil pour les cahiers, j'ai fini mon roman mais pas commencé à le corriger, et là, je sens que j'ai peur que cette période se termine, j'ai adoré ce moment de la recherche, et même celui de la rédaction me plaît assez, et puis le contact avec les autres du groupe, avec notre prof... Et même le bachelor, alors que j'ai déjà perdu une année à cause de mon examen raté, j'ai du mal à me dire que je vais le finir... pas tout le temps, il y a des moments où je me dis "ENFIN!", mais d'autres où je me sens perdue... je déteste finir, je déteste ce qui se finit, et je commence à me connaître assez pour savoir que si là je perds du temps c'est aussi à cause de cette peur de finir... peur du vide ensuite (alors que j'ai plein de choses à faire ensuite!), et surtout peur de la finitude (pourtant le mot est rigolo...), en général, pour tout... il y a même des jours où il me semble passer mon temps depuis toute petite à lutter contre elle...

(allé, pause repas maintenant, retrouver S., on n'est plus que les deux cette année pour manger à midi, tous les autres sont partis plus ou moins loin... sans qu'on se soit fâchés, simplement par les évolutions de la vie, petit à petit, ami après ami, la bande de potes du midi s'est désagrégée... là aussi, finitude... changement... Sr M-T, puis dL, J et J, D, monsieur A.,... quand on se revoit on est heureux de se retrouver, mais je regrette les moments où on se retrouvait tous autour de la table à midi vingt... même S. regrette cette époque, les mémorables engueulées avec D et dL sur la prononciation du latin, l'enrichissement illégitime et tout le reste!)... 

Comments

[catherine]

je me souviens de la fin de mes mémoires je restais toujours beaucoup de temps à les relire à corriger parce que je n'avais pas envie que ça finisse.. et lorsque je les rendais j'avais comme un sentiment de vide, ça me manquait et ça me manque encore! c'est pour ça qu'une thèse... ;)